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- - L’opération transfrontalière de gestion des sédiments du Rhône atteint son objectif
L’opération franco-suisse de gestion des sédiments du Rhône s’est achevée le 26 mai 2025. Près de 400 collaborateurs de CNR, des Services Industriels de Genève (SIG) et de la Société des Forces Motrices de Chancy-Pougny (SFMCP) se sont relayés sur le terrain pendant 11 jours, 24 heures sur 24, afin de garantir le bon déroulement de l’opération de gestion sédimentaire du Rhône.
Il s’agit d’une coopération franco-suisse exemplaire entre les autorités et les opérateurs dans le pilotage de cette opération, dont la préparation est anticipée depuis plusieurs années. Le but est d’éviter les inondations au centre de Genève, notamment dans le quartier de la Jonction, en cas de crue de l’Arve.
Cette opération s’est achevée avec un jour d’avance sur le planning, le niveau du lac Léman étant resté à un niveau suffisamment élevé pour permettre le remplissage rapide des retenues des barrages suisses et français. Au cours de cette opération 1,6 million de tonnes de sédiments ont été évacuées des retenues de Verbois et de Chancy-Pougny. Ces sédiments ont ensuite transité en aval du barrage de Génissiat et de Seyssel.


Les équipes de CNR, de la SFMCP et de SIG ont surveillé la concentration des matières en suspension dans le Rhône tout au long de l’opération. La règlementation impose de ne pas excéder un taux moyen de matières en suspension de 5 grammes par litre d’eau, l’équivalent d’une cuillère à café, pendant toute la durée de l’opération.
Cette année, le taux moyen s’est établi à 3,4 grammes par litre sur le tronçon du Rhône genevois et à 3 grammes par litre à la station de Seyssel, côté français. Le niveau du Rhône a baissé de 12 mètres en amont du barrage de Verbois et de 11 mètres en amont de celui de Génissiat.



Des pêches de sauvegarde ont été effectuées avant et pendant l’abaissement du Rhône des deux côtés de la frontière. Côté genevois, elles se sont déroulées sur 4 sites naturels et ont permis de recueillir environ 3 800 poissons de 14 espèces. SIG a construit des zones refuges pour les poissons dans les étangs et les lagunes qui ont bien fonctionné lors de cette opération. Un bilan exhaustif sera réalisé ces prochains mois et permettra de déterminer l’impact des opérations sur l’environnement.
Les suivis piscicoles menés sur 130 kilomètres sur le Rhône côté français, entre Pougny et Sault Brénaz, ont permis de constater un impact très limité sur la faune piscicole. Par ailleurs, les surveillances ont permis de sauver environ 700 kg de poissons (plusieurs milliers d’individus de toutes tailles – 19 espèces) dans les mares déconnectées du lit du fleuve.
Malgré les moyens mobilisés, les observations sur le Haut-Rhône français ont mis en évidence la mortalité d’une centaine de kg de poissons, notamment sur quelques sites non accessibles.


L’opération a nécessité l’utilisation d’une tranche d’eau du lac Léman de 30 centimètres. Alors qu’il a été exhaussé de 20 cm avant le démarrage des opérations, le lac se trouve à présent à son niveau réglementaire. Les opérateurs soulignent que la coopération a encore une fois été excellente cette année. CNR, SIG et la SFMCP collaborent avec les autorités franco-suisses afin de préparer l’avenir, optimiser les modes opératoires et réduire l’impact environnemental.
Les activités de loisirs reprennent progressivement sur le Rhône à compter du mardi 27 mai. Les modalités de reprise de la navigation de plaisance sur le Haut-Rhône français seront quant à elles précisées par avis à la batellerie. L’eau du Rhône peut conserver une couleur trouble pendant quelques jours.
Le communiqué de presse bilan de l’opération de gestion sédimentaire du Rhône